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4ième d’une fratrie de 4 sœurs, née le 16 janvier 1918 à St Sornin.


De gauche à droite : Gisèle, Marcelle, Anita, Yvette 1930 ou 32


Ecole de St Sornin, Marcelle et Gisèle, vers 1926



Ses parents sont de très petits fermiers en campagne à 20 km de la mer entre marais d’eau douce et marais salants. Ils ne possèdent aucune terre. Ils sont laborieux et résignés.

Marcelle et Gisèle vers 1940/42



Le mariage avec Henri est manifestement une promotion sociale qui a pesé dans sa décision. Elle le dit elle-même. Elle rencontre Henri à Bourcefranc où elle est vendeuse à la Coop, le supermarché local de l’époque, de 1937 à 1940. Les grands parents d’Henri, les Lardy, habitent à 50 mètres. Henri vient y faire les courses de la famille quand il y est en vacances.

De gauche à droite : Gisèle et Henri Massé, Marcelle Bretet (soeur de Gisèle)1940

de gauche à droite : Henri et Gisèle Massé, Eugénie, Marcelle et Edgard 1940/42


Elle est blonde aux yeux bleus, comme son père, ce qui est vraiment très rare localement. Jolie femme, par ailleurs, elle remporte des concours locaux de beauté, notamment à Nieulle.
Elle a eu une instruction scolaire minimum. Elle n’est pas douée non plus pour les abstractions mais elle gardera toute sa vie un gout prononcé pour le jardinage, la possession d’une petite bassecour de poules coqs, lapins : ses origines.

St Sornin: de gauche à droite: 1er rang: Guy Gérinaud, 2ième rang: Edgard, Marcelle, Henri, Gisèle, René Papin, ??, Anita avec Michel Pain ds ses bras, 3ièmerang: Yvan Guérinaud, Yvette, ??

St Sornin: dgd: Anita(?), ??, Renée Yonnet, Eugénie Chauvin, Marcelle Bretet, Gisèle, René (?), vbers 1943

Denis Papin, René Massé, Gisèle, Eugénie Chauvin, le maigras de 5 kg pèché par Henri, vers 1951/52


Elle me manifestera un amour maternel profond et sincère toute sa vie, mais très possessif.


Pendant la guerre, à Fontenay, dans le pavillon paternel, rue Estienne d’Orve, printemps 1942
Photo de Gisèle avec Michel bébé et la soeur de Gisèle : Anita


Peu après ma naissance et pendant des années, elle sera vendeuse de chaussures à Fontenay aux roses dans une petite structure : sa patronne dans un magasin, elle dans l’autre. Cette activité lui plut beaucoup, mais fut très perturbatrice pour la vie de famille. Le soir, elle avait parfois des clients tardifs et elle restait donc pour assurer la vente. C’est bien souvent Henri qui arrivait le premier à la maison et devait faire les courses puis préparer sommairement la cuisine. Il l’oubliait trop souvent, perdu dans ses pensées, comme toujours. Quand Gisèle arrivait, il y avait explications : rien de prêt à 20h, pas de pain, tous les commerçants fermés, 3 estomacs vides et pas de réfrigérateur (pas encore) ! Scènes de ménages à répétitions, pour la vente d’une paire de chaussons…

Les quelques années où j’ai été très souvent et très longtemps malade, elle travaillait toute la journée, et ne revenait qu’en coup de vent le midi pour me donner à manger au lit et repartir. Je me souviens de bien longues journées, seul dans la maison, fiévreux, quand mes bronchites à répétition passaient dans leur phase aigue. Mes seules compagnes étaient les nombreuses souris qui allaient de pièce en pièce dans la maison, et que je surveillais ou essayais de piéger, pour passer le temps. Mais je supportais plutôt bien cette solitude, je lisais beaucoup : Jules Vernes.

Peu émotive elle aussi, mais plutôt active. D’un retentissement très secondaire elle rumine longtemps toutes les émotions, surtout les négatives, avec une tendance à l’amplification. Donc une tendance un peu paranoïaque. Extrêmement possessive, malgré ses sourires, elle fera le vide autour de tous ceux qu’elle aime : son mari d’abord, puis tentera la même chose pour son fils, puis aussi pour ses petits enfants.
Gisèle et Danièle (la fille d'Edgard et Marcelle Bretet)

De gauche à droite : sur le bateau d'Edgard, en route vers la concession de Boyard, au loin derrière: fort Louvois
Gisèle, Marcelle, Danielle, René, Edgard, vers 1958 ou 60


Hypocondriaque comme son père, elle se plaint très souvent d’acouphènes et de maux de têtes. C’est à un point tel qu’il vaut mieux ne jamais lui demander poliment si « ca va ?».
Par contre, en pleine « crise » de ce type, la survenance inattendue d’un évènement positif efface immédiatement le malaise : arrivée imprévue de cousins ou voisins, invitation de dernière minute, etc. Tout va alors très bien, soudainement.

Elle croit aux guérisseurs, aux tables tournantes sollicitées par les revenants (d’où ?), au destin, aux sorts jetés, etc. Mais elle n’en parle qu’aux initiés et aux très proches car elle ne veut pas être raillée sur ce sujet. Jeune, à Fontenay aux roses, elle assistera régulièrement aux réunions d’un cercle de spiritisme. Dans ce domaine, elle ne trouvera aucun écho chez Henri, qui, lui, n’y croit absolument pas, mais la laisse faire ce qu’elle veut, comme toujours.
Lors du décès de Flavien à Bourcefranc elle fera montre de toute sa croyance dans ce domaine ésotérique: pas de glace dans la chambre mortuaire, un bac sous le lit, une lumière tamisée, volets fermés, fenêtre entrouverte, et bien d’autres coutumes ancestrales dont j’ai oublié le détail. A ce titre nous nous tînmes prêts à recevoir les proches la nuit, toute la nuit, ceux qui voulaient nous manifester leur soutien. Les derniers vers 3h du matin, à leur arrivée. Coutumes ancestrales déjà très passées de mode à l’époque.

à droite, assise : René Yonnet, fille d’Alexandrine
Derrière : Jean Large, le mari de sa fille Réjane
Puis de gauche à droite, les 4 filles d’Auguste : Marcelle Bretet, inconnue, Yvette Guérineau, Giséle Massé, Anita Papin
De gauche à droite : Gisèle, Marcelle, Anita et Yvette




Au décès de son mari qu’elle subira sans montrer d’émotion, elle vivra alors quelques années dans la maison de Bourcefranc, seule. Il sera impossible d’obtenir qu’elle accepte la compagnie occasionnelle d’une aide ménagère au-delà d’une seule fois par semaine, pendant 2 heures. Arrivera donc le moment où elle ne sera plus autonome et qui coïncidera fort heureusement avec celui de la nécessité d’une opération. Le corps médical prendra conscience de la chose et ne la laissera pas retourner chez elle.
Elle est actuellement en maison de retraite à Bourcefranc. Au tout début, elle a été bien trop réactive aux contraintes de la vie en maison de retraite : fugues à répétition, gestes et paroles agressifs contre le personnel. Le corps médical la mit donc dans un centre Alzheimer, d’où il était impossible de fuguer, avec un puissant traitement médicamenteux : la camisole chimique.
Puis, dans un second temps, quand sa vigueur ne lui permettait plus de fuguer, elle a été mise dans une maison de retraite ordinaire, toujours sous contrôle médicamenteux. Elle y est toujours.
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